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asservi ; je vous remercie de votre bon vouloir.

Un bienveillant et sympathique sourire des chevaliers qui entouraient le comte attestait combien les paroles de Breydel leur étaient agréables. Le doyen rejoignit ses collègues et murmura à l’oreille de de Coninck.

— Je vous en prie, maître, ne vous offensez pas de ce que j’ai dit à monseigneur Guy. Vous êtes et vous resterez mon chef, car, sans vos sages conseils, je ne pourrais faire grand bien.

Le doyen des tisserands serra la main de Breydel en signe d’affection et d’approbation.

— Maître de Coninck, demanda Guy, avez-vous fait connaître mon désir aux métiers ? Me fournira-t-on l’argent nécessaire ?

— Les métiers de Bruges, répondit le doyen des tisserands, mettent toutes leurs ressources à votre disposition, monseigneur. Veuillez envoyer vos agents au Pand en les munissant d’un ordre écrit ; il leur sera livré autant de marcs d’argent qu’il plaira à votre seigneurie ; les métiers vous prient de ne rien ménager, la liberté ne pourrait leur coûter trop cher.

Au moment où Guy allait témoigner sa reconnaissance du noble dévouement des Brugeois, la porte de la salle s’ouvrit et tous les regards se portèrent avec surprise sur un moine qui entra hardiment sans être appelé et s’avança jusqu’auprès des doyens. Une tunique de drap brun était ceinte par une corde