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soumission. Le jeune comte fut profondément touché de son récit, et résolut, sans hésiter, de se rendre dans la malheureuse ville. Comme Guillaume de Juliers avait emmené tous les soldats à Cassel, Guy ne vit pas d’autre moyen de réaliser son intention que de faire appel aux métiers de Bruges. Il fit inviter, sur-le-champ, tous les doyens à se rendre dans la grande salle du Prinsenhof, et s’y rendit lui-même avec les chevaliers qui s’étaient déjà joints à lui : une heure après, les doyens convoqués se trouvaient réunis, au nombre de trente, dans le lieu indiqué ; ils se tenaient tête nue au bout de la salle, et attendaient en silence la communication qu’on allait leur faire. De Coninck et Breydel, à titre de chefs des deux principaux métiers se trouvaient en avant. Monseigneur Guy était assis dans un riche fauteuil adossé à la muraille au fond de la salle ; autour de lui se tenaient, debout, messires Jean de Lichtervelde et de Heyne, les deux Beers de Flandre, le seigneur de Gavre, dont le père avait été tué par les Français devant Furnes, le seigneur de Bornhem, de l’ordre des Templiers, messire Robert de Leeuwerghem, Baudouin de Raveschoot, Ivon de Belleghem, Henri, seigneur de Lonchyn (Luxembourgeois), Gozwin de Goatzenhove et Jean van Cuyck (du Brabant), Pierre et Louis de Lichtervelde, Pierre et Louis Goethals (de Gand) et Henri de Pétershem. Adolphe de Nieuwland se trouvait à la droite du jeune comte et s’entretenait familièrement avec lui.