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land avait en même temps visité les moindres bourgs pour y appeler le peuple aux armes.

À Courtray, se trouvaient près de trois mille Français sous les ordres du châtelain de Lens. Au lieu de se faire tolérer par les habitants, en usant vis-à-vis d’eux de bons procédés, ce ramassis de soudards se livrait à toutes sortes de violences ; mais cela lassa bientôt les Courtraisiens. Encouragés par l’exemple des autres villes, ils se soulevèrent à leur tour contre les oppresseurs et en mirent à mort plus de la moitié : les autres se réfugièrent en toute hâte dans la citadelle, où ils se fortifièrent contre les attaques du peuple. Pour se venger, ils lancèrent sur la ville des flèches enflammées et incendièrent les plus beaux édifices. Toutes les maisons qui avoisinaient le marché et le Béguinage devinrent la proie des flammes. Les Courtraisiens assiégèrent la citadelle avec un intrépide courage, mais il leur était impossible, en l’absence de secours, d’en expulser les Français ; dans la triste prévision qu’ils verraient bientôt la ville entière dévorée par le feu, ils envoyèrent un messager à Bruges en le chargeant de supplier instamment monseigneur Guy de leur venir en aide[1].

Le messager arriva auprès de Guy, le 5 juillet 1302, et lui fit connaître la déplorable situation dans laquelle se trouvait la bonne ville de Courtray, en lui promettant, au nom des habitants, toute aide et toute

  1. Voir Van Velthem, Miroir historique (Spiegel historiael)