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Durant ce retard, les Flamands voyaient leurs forces s’accroître considérablement. Messire Jean Borlunt avait poussé les Gantois à se soulever contre la garnison qui occupait leur ville, et avait chassé les Français de Gand : sept cents d’entre ceux-ci avaient perdu la vie dans ce soulèvement. Audenaerde et plusieurs autres communes s’étaient de même délivrées de la domination étrangère, si bien qu’il ne restait plus d’ennemis que dans les villes fortes, où tous ceux qui avaient échappé s’étaient réfugiés. Guillaume de Juliers, le prélat, arriva à Bruges amenant d’Allemagne une bonne troupe d’archers. Dès que messire Jean de Renesse se fût joint à lui avec quatre cents Zélandais, tous deux partirent avec leurs hommes et un grand nombre de volontaires, pour assiéger Cassel et en chasser la garnison. Cette ville était extrêmement forte et difficile à prendre ; Guillaume de Juliers avait compté sur le concours des habitants ; mais ceux-ci furent si bien surveillés par les Français qu’ils n’osèrent bouger. Cette circonstance força messire Guillaume à entreprendre un siége régulier, et il se passa assez longtemps avant qu’il eût pu se procurer les machines et engins nécessaires.

Le jeune Guy avait été accueilli par de joyeuses acclamations dans les principales villes de la partie occidentale de la Flandre ; sa présence y avait partout inspiré un grand courage et une bouillante ardeur pour la défense de la patrie ; Adolphe de Nieuw-