Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’apporte un message de monseigneur et maître monseigneur Guy, qui vient d’arriver en cette ville avec cinq mille cavaliers[1]. Il m’a ordonné de saluer de sa part sa belle nièce, madame Mathilde de Béthune ; dans quelques heures, lui-même viendra l’assurer de sa vive affection. Voilà mon message rempli, noble dame.

À ces mots, il courba la tête, se retira en marchant à reculons jusqu’à la porte, et disparut.

Fidèle à la promesse qu’il avait faite à de Coninck dans la forêt, aux ruines de Nieuwenhove, le jeune Guy de Flandre venait en effet d’arriver de Namur avec le secours qu’il s’était engagé à fournir. Chemin faisant, il s’était emparé du château de Wynendael, et en avait exterminé la garnison française. Il avait aussi détruit de fond en comble le château de Syssele, dont le seigneur était un léliard fieffé, et avait prêté dans ses murs un refuge aux français[2]. L’arrivée triomphale de Guy transporta de joie les Brugeois : dans toutes les rues la foule criait avec enthousiasme :

— Vive notre comte ! Flandre au Lion !

  1. Le premier juin, Guy de Namur, fils du comte Guy, qui était prisonnier, fut reçu avec une allégresse extraordinaire par les Brugeois, parce qu’il venait à leur secours avec une petite armée allemande. (Chronique de Flandre.)
  2. Il réduisit d’abord en ruines le château de Syssele dont le seigneur appartenait au parti français et avait fait beaucoup de mal à son grand-père dans la dernière guerre. (Chronique de Flandre.)