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de graves blessures ont rendus impropres aux expéditions lointaines. La plupart d’entre eux ont vu les éclatants faits d’armes du Lion de Flandre à Bénévent ; vous ne pourriez comprendre quel amour, quelle admiration un vrai soldat ressent pour celui dont le nom a si souvent fait trembler les ennemis de la France. Si monseigneur de Béthune voulait s’échapper sans la permission du châtelain, leur chef, ils l’en empêcheraient sans nul doute ; mais je vous assure, — car je connais la générosité de ces hommes qui ont blanchi sous la cuirasse, — je vous assure qu’ils verseraient pour lui, jusqu’à la dernière goutte, le sang qui leur reste, si l’on voulait toucher un cheveu de cette tête qu’ils vénèrent. Ne craignez rien, la vie de votre père ne court aucun danger, et, si de nouveaux et terribles malheurs ne fussent venus le frapper, il supporterait sa captivité avec résignation.

— Quelles bonnes nouvelles vous m’apportez, mon ami ! comme vos paroles sont douces à mon cœur soulagé ! Je me sens revivre sous votre sourire ; parlez, pour que j’entende encore le son de votre voix aimée.

— Le Lion de Flandre m’a chargé de vous donner une espérance plus douce encore, Mathilde. Peut-être la délivrance de votre père est-elle prochaine,

— peut-être vous retrouverez-vous avant peu, avec lui et toute votre famille, dans le beau manoir de Wynendael !