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XVIII


La plus belle période de sa vie ne s’est-elle pas consumée dans une lutte continuelle ? Qu’a-t-elle rencontré, sinon d’amères déceptions pour son cœur si pur ? Chaque jour n’a-t-il pas emporté avec lui une de ses illusions, et, avec l’illusion, une source de bonheur ?
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxJ. A. de Laet.



Deux années s’étaient écoulées depuis que l’étranger, posant le pied sur le sol de la patrie, s’était écrié : « Courbez la tête, Flamands ! enfants du nord, obéissez aux fils du midi, ou mourez ! »

Mais, alors qu’il parlait ainsi, l’étranger ne savait pas qu’à Bruges était né un homme doué du génie souverain de l’intelligence et de l’héroïsme du cœur, — un homme qui devait briller comme un phare au milieu de ses contemporains, et auquel Dieu avait dit comme à Moïse :

— Va, et délivre tes frères de l’esclavage de Pharaon !

Dès que les hordes étrangères avaient envahi la terre flamande, et que la poussière, soulevée par leur pas, avait obscurci l’horizon, une voix mystérieuse