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vous, monseigneur de Valois, pour votre noble cœur ! s’écria Guy avec enthousiasme. Ô mon Dieu, si, grâces à ce moyen, je pouvais voir se sécher les larmes de ma pauvre enfant !… Mais peut-être les chaînes d’un cachot m’attendent-elles également dans cette France pleine de périls !

— Ne craignez rien, comte, ne craignez rien, répondit de Valois, je vous défendrai et vous soutiendrai contre tous : un sauf-conduit revêtu de mon sceau et garanti par mon honneur vous ramènerait à Rupelmonde si nos efforts restaient inutiles[1].

Guy laissa tomber la bride de son cheval, saisit la main du chevalier et la pressa avec une profonde reconnaissance.

— Vous êtes un noble ennemi ! dit-il d’une voix émue.

Tandis qu’ils poursuivaient leur entretien, et que le comte de Valois lui donnait quelques explications nécessaires, toute la troupe arriva dans une plaine immense à travers laquelle serpentait capricieusement le Krekelbeek, et chacun se prépara pour la chasse.

  1. Et le roi envoya son frère Charles de Valois, avec des pleins pouvoirs, pour gouverner le pays de Flandre, et étant venu à Bruges, il dit qu’il voulait faire une bonne paix entre le roi son frère et le pays de Flandre. Charles de Valois promit, sur son honneur de chevalier, au comte Guy, qu’il aurait la paix, à condition qu’il se rendrait auprès du roi avec cinquante de ses nobles : Guy promit de faire cela, et le fit en effet. (L’Excellente Chronique.)