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mon royal frère Philippe vous replacera sur le trône de vos ancêtres !

— Et quel moyen assez puissant peut opérer un tel miracle, alors que le roi vous a fait don de mes domaines !

— Écoutez-moi, noble comte, votre fille gémit dans les cachots du Louvre ; — l’héritage de vos ancêtres est confisqué et vos enfants ne possèdent plus un seul fief. Eh bien, je sais un moyen de délivrer votre fille et de reconquérir votre comté.

— S’il en était ainsi, s’écria le comte Guy avec joie… mais non, reprit-il tristement, je ne puis vous croire, monseigneur, à moins que vous n’ayez reçu la nouvelle du trépas de votre reine, Jeanne de Navarre.

— Non, répondit le comte de Valois ! Jeanne se porte à merveille, mais le roi Philippe tient cour plénière à Compiègne et la reine Jeanne est à Paris ! Enguerrand de Marigny est avec elle. Consentez à me suivre à Compiègne ; faites-vous accompagner par les plus éminents vassaux de votre comté, et jetez-vous aux pieds de mon frère pour lui rendre hommage comme à un clément souverain.

— Et puis ? demanda Guy avec surprise.

— Il vous recevra avec miséricorde et délivrera à la fois le pays de Flandre et votre fille. Fiez-vous à mes paroles ; car mon frère est, en l’absence de la reine, le plus magnanime des princes.

— Grâces soient rendues à votre bon ange qui vous a donné cette bienheureuse inspiration, et