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furent brisées, l’or et l’argent pillés, et tous les meubles mis en pièces, et, tandis que les soudards, lassés par leur œuvre de destruction, contemplaient avec une sauvage satisfaction les débris épars autour d’eux, un de leurs compagnons descendit précipitamment l’escalier, en disant :

— J’ai entendu quelque chose dans le grenier, il y a bien sûr des Flamands cachés sous le toit ; je crois que nous y trouverons meilleur butin qu’ici, car il est probable qu’ils ont emporté leur argent avec eux.

Les soudards se hâtèrent vers l’escalier ; chacun voulait mettre le premier la main sur le butin annoncé, mais la voix de leur camarade les retint :

— Attendez ! attendez ! s’écria-t-il, vous n’y arriveriez pas, la trappe du grenier est à dix pieds de hauteur et on en a retiré l’échelle. Mais ce n’est rien, j’ai vu une échelle dans la cour. Attendez un moment, je vais la querir.

Il revint bientôt avec l’échelle, qui fut placée sous la trappe qu’ils s’efforcèrent de soulever, mais sans succès : un solide verrou l’empêchait de bouger.

— Eh bien, s’écria l’un des soudards en saisissant une forte pièce de bois qui se trouvait sur le plancher, puisqu’ils ne veulent pas ouvrir de bon gré, nous recourrons à un autre moyen.

À ces mots, il heurta la trappe avec violence, mais elle resta ferme et inébranlable comme au-