Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, maître de Coninck, j’ai appris, dans ma captivité, par messire Devos et Adolphe de Nieuwland, vos efforts infructueux. C’est un grand bonheur pour moi d’avoir encore de si fidèles sujets, tandis que la plupart des nobles m’abandonnent.

— Il est vrai, illustre comte, répondit le doyen, beaucoup de seigneurs se sont déclarés contre la patrie ; cependant le nombre de ceux qui sont restés fidèles est encore plus grand que celui de ces bâtards. Mes efforts non plus n’ont pas échoué, comme le pense Votre Excellence ; jamais la Flandre ne fut plus près de sa délivrance ; à l’heure qu’il est, les seigneurs Guy et Jean de Namur sont réunis, avec un grand nombre d’autres nobles, dans le bois Blanc, au Val, pour faire une puissante alliance ; ils n’attendent que moi[1].

— Que dites-vous, doyen, si près de ces ruines ? Mes deux frères !

— Oui, monseigneur, vos deux illustres frères et aussi votre fidèle ami, Jean de Renesse.

— Ô Dieu ! et je ne puis les embrasser. Messire Devos vous a dit à quelles conditions j’ai quitté ma prison ; je ne veux pas mettre en danger la vie de ceux qui m’ont rendu momentanément la liberté.

  1. Jean de Namur et Guy, son frère, tous deux fils du comte captif avec Guillaume de Juliers leur cousin, qui s’étaient tenus jusqu’alors à Namur, vinrent en Flandre pour décider, avec Pierre de Coninck sur ce qu’il y avait à faire. (Annales de Bruges.)