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dant qu’il s’agenouillait à côté du doyen des tisserands : Dieu, qu’ai-je fait ?

Ils restèrent muets, pleins de respect et profondément inclinés devant le chevalier.

— Levez-vous, mes sujets fidèles, leur dit Robert, de Béthune, je sais ce que vous avez fait pour vos souverains. Regardez la fille de votre comte, et comprenez combien le cœur d’un père doit être brisé à cette vue. Et rien pour l’aider, et pas d’autre breuvage que l’eau du ruisseau… Vous voyez, le Seigneur m’éprouve par de terribles coups !

— Vous plaît-il, illustre comte, de m’ordonner de vous procurer tout cela ? demanda Breydel. Un humble serviteur peut-il vous servir en cela ?

Il était déjà à la porte, mais un geste du comte l’arrêta.

— Allez chercher un médecin, mais que ce soit un sujet fidèle. Exigez de lui le serment qu’il ne révélera rien de ce qu’il verra ou entendra.

— Seigneur comte, dit Breydel tout joyeux, je connais justement un de mes meilleurs amis, le plus klauwaert de Flandre, Il demeure à Wardamme ; je l’amènerai bientôt.

— Je vous supplie de ne pas lui nommer le Lion de Flandre, et je vous ordonne un secret éternel. — Allez !

Breydel quitta la salle.

Après avoir longuement interrogé le doyen des tisserands sur les affaires du pays, le comte reprit :