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d’or dessinaient leurs tailles gracieuses, et de riches rubans descendaient sur leurs épaules, du haut des chaperons ornés de perles précieuses. La plupart d’entre elles portaient un oiseau de proie sur le poing.

Entre ces nobles dames, il y en avait une qui les éclipsait toutes, et par sa beauté, et par la magnificence de son costume. C’était Mathilde, la plus jeune des filles de Robert.

Elle était d’une extrême jeunesse, et ne comptait peut-être pas plus de quinze ans ; mais la grâce de sa taille svelte et élancée, la gravité empreinte sur ses traits délicats, la majesté de sa tournure, imprimaient à l’ensemble de sa personne quelque chose de royal, et commandaient un irrésistible sentiment de respect à ceux qui l’approchaient. Bien que tous les chevaliers lui prodiguassent mille marques de courtoise admiration, et rivalisassent d’efforts pour lui plaire, aucun d’eux n’avait eu l’audace de laisser l’amour s’éveiller dans son cœur. Ils savaient qu’un prince seul pouvait aspirer au bonheur d’avoir Mathilde pour épouse.

Légèrement assise sur sa haquenée, la jeune fille portait le front haut. De la main gauche elle tenait les rênes avec une grâce facile : sur son poing droit était posé un autour, la tête couverte d’un capuchon rouge à clochettes d’or.

Immédiatement après les nobles châtelaines suivaient de nombreux écuyers et pages portant des vê-