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comte Guy de Flandre était, à cette époque, l’un des plus beaux et en même temps des plus forts châteaux de plaisance de Flandre. Du fond des larges fossés qui l’entouraient, s’élevaient d’épaisses murailles couronnées de nombreuses guérites d’observation. Entre les créneaux, on voyait apparaître les arbalétriers et scintiller la pointe de fer de leurs flèches. Au delà des remparts s’élevaient les toits de la demeure seigneuriale, surmontés de girouettes mobiles. Six tours rondes, construites aux angles des murs et au milieu du parvis, permettaient de lancer toute espèce de projectiles dans la campagne et d’interdire à l’ennemi l’approche de la forteresse. Un seul pont-levis rattachait cette éminence, fortifiée par son isolement, aux vallons environnants.

Dès que les chevaliers furent à découvert, le veilleur donna le signal, du haut de la porte, à la garde intérieure, et, bientôt, les lourdes et massives portes tournèrent en grinçant sur leurs gonds. En ce moment, le pas des chevaux retentissait sur le pont-levis, et les chevaliers français entrèrent dans le château en traversant une double rangée d’hommes d’armes flamands. Les portes se refermèrent derrière eux, la herse aux pointes de fer retomba, et le pont-levis se releva lentement.

    trouve auprès du village du même nom, dans le voisinage de Thourout (Flandre occidentale).