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Lorsqu’ils furent dans la ville et près de la demeure d’Adolphe, le prêtre considéra les bâtiments environnants comme pour les reconnaître :

— Adieu, messire de Nieuwland, dit-il, je reviendrai ce soir, peut-être un peu tard ; dans cet entre-temps, faites préparer votre équipement.

— Entrez avec moi chez la demoiselle, vous êtes fatigué, venez vous reposer chez moi. Tout ce que renferme ma maison est à vous ; — je vous en prie.

— Je vous remercie, messire, mes devoirs de prêtre m’appellent ailleurs ; à dix heures je vous reverrai. Dieu vous garde !

À ces mots il quitta le chevalier étonné, et entra dans la rue aux Laines, où il disparut dans la maison de de Coninck.

Agité par ce bonheur inattendu qui venait de lui arriver comme un rêve doré, Adolphe frappa à sa porte avec impatience. La lettre de monseigneur de Béthune lui brûlait les mains, et quand la porte s’ouvrit, il se précipita comme un insensé dans le vestibule.

— Où est Mathilde, où est mademoiselle Mathilde ? demanda-t-il d’un ton impérieux.

— Dans le salon sur la rue, répondit le serviteur.

Le chevalier monta l’escalier en courant, et ouvrit avec agitation la porte du salon.

— Mathilde, noble demoiselle ! s’écria-t-il, séchez vos larmes, que la joie la plus pure inonde votre cœur : nos malheurs sont finis.