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même. Je me sers pour cela de plantes dont la vertu m’est connue ; ne croyez pas que j’emploie quelque secret magique. Mais, messire, maintenant que nous sommes près de la ville, ne pourriez-vous m’indiquer la demeure d’un certain Adolphe de Nieuwland ?


— Adolphe de Nieuwland ! s’écria le chevalier, c’est lui qui vous accompagne : — c’est moi !

L’étonnement du prêtre parut grand. Il s’arrêta dans le sentier, et regarda le jeune homme avec une surprise simulée.

— Quoi ! vous êtes Adolphe de Nieuwland ? Alors Mathilde de Béthune est dans votre demeure ?

— Cet honneur est échu en partage à ma maison, répondit Adolphe ; votre arrivée, mon père, la remplira de joie. La consolation que vous venez lui apporter vient à point, car elle languit et elle dépérit comme si elle voulait mourir.

— Voici une lettre de son père, que vous pouvez lui remettre ; car je vois que ce sera pour vous une grande joie d’alléger ses chagrins.

Il tira de sa poche un parchemin, fermé par des fils de soie et par un sceau, et le remit au chevalier. Celui-ci regarda le papier sans mot dire, avec une vive agitation. Son imagination le portait déjà au-devant de Mathilde, et il jouissait d’avance du bonheur de la jeune fille. Maintenant le moine marchait trop lentement à son gré, l’impatience poussait toujours le jeune homme d’un pas en avant de son compagnon.