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plein d’affabilité et de bonté. Il avait les bonnes qualités et les vertus de son père, sans avoir rien pris de l’odieux orgueil de sa mère.

Immédiatement après le roi, s’avançaient des écuyers, des pages et de nobles dames ; puis tout un cortége de chevaliers vêtus avec magnificence. Parmi eux se trouvaient les sires Enguerrand de Marigny, de Châtillon, de Saint-Pol, de Nesle, de Nogaret, et nombre d’autres. L’étendard royal, et de nombreux gonfanons, flottaient gracieusement au-dessus du noble et chevaleresque cortége.

Venait ensuite une troupe de gardes du corps, tous à cheval, et au nombre de trois cents au moins. Ils étaient couverts de fer de la tête aux pieds ; de longues lances dépassaient leurs têtes d’une vingtaine de pieds : tous portaient des casques, des cuirasses, des cottes de mailles, des rondelles, des cuissarts et des gantelets de fer. Leurs robustes chevaux étaient caparaçonnés de même.

La foule, qui débordait de toutes parts, contemplait le cortége avec un respectueux silence ; et pas une acclamation ne s’élevait des groupes, pas un cri de joie ne se faisait entendre. Jeanne de Navarre se sentit vivement blessée par ce glacial accueil ; son dépit s’accrut encore en remarquant que bien des regards s’arrêtaient fixés sur elle, et qu’un grand nombre de spectateurs laissaient lire, dans un sourire de dédain, la haine qu’elle leur inspirait.