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noble et bien aimée Mathilde, qu’il me rende la santé, afin que je puisse verser mon sang pour vous !

— Messire de Nieuwland, répondit la jeune fille, vous avez risqué votre vie pour mon père ; vous l’aimez comme je l’aime… Ne dois-je donc pas être pour vous une sœur et vous soigner comme un frère ? L’ange que vous avez vu, est monseigneur saint Michel que j’ai supplié de vous venir en aide, laissez-moi sortir, je m’en vais bien vite chercher votre sœur Marie, pour lui faire partager ma joie, je veux qu’elle voie combien votre état est amélioré !

Elle quitta le chevalier et rentra dans la chambre quelques instants après, accompagnée de Marie. Le bonheur qu’elle ressentait se reflétait sur ses traits et se trahissait dans toute sa personne. Ses mouvements étaient plus vifs et plus rapides, ses larmes ne coulaient plus et elle se remit à parler joyeusement à son oiseau bien-aimé. Dès l’entrée de Marie dans la chambre, la jeune comtesse avait repris son faucon sur le poing et s’était approchée avec lui du lit d’Adolphe.

— Mon frère chéri, est-il vrai ! s’écria Marie, en déposant un baiser sur la joue pâle du malade ; les rêves sinistres vont donc me quitter enfin ! Je ne craindrai plus auprès de ton lit de douleur ! Je ne pleurerai plus de te voir mourir ! Maintenant toute ma tristesse s’en va ; tu respires avec peine !… As-tu soif, mon bon frère ?

— Mais, ma bonne Marie, répondit Adolphe ; je