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entente ne fût pas troublée, il oublia sa crainte et se mêla sans inquiétude à la conversation.

Après avoir marché pendant trois heures, ils furent peu à peu moins portés à causer et continuèrent bientôt leur marche en silence. La fatigue commençait à peser lourdement sur leurs membres. Le baron marchait derrière, la tête basse, en poussant de temps à autre un soupir étouffé.

Il n’était pas loin de midi, lorsqu’ils arrivèrent au pied d’une chaîne de montagnes escarpées qui coupait leur route aussi loin qu’ils pouvaient voir et qui s’étendait sans interruption dans la même direction. Il n’y avait rien à y faire, il fallait gravir la hauteur. Après s’être reposés pendant un quart d’heure, ils cherchèrent l’endroit le moins escarpé et grimpèrent sur les énormes rochers jusqu’au sommet de la montagne où ils se laissèrent tomber enfin, haletants et tout couverts de sueur.

Lorsqu’ils se relevèrent pour continuer leur voyage, un frisson secret les prit. Ils voyaient devant eux une suite de montagnes de plusieurs lieues de largeur, dont le sol pierreux semblait brûlé par