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comme s’il avait quelque intention secrète. Lorsqu’il vit que le feu allait bien, il tira son couteau de sa ceinture et se dirigea vers le bois.

Arrivé près du cadavre de l’ours, il lui coupa les quatre pattes, les dépouilla à la hâte ; puis il revint près du feu et suspendit les pattes du grizly au-dessus de la flamme, après les avoir bien saupoudrées de poivre et de sel, et attachées à une branche en guise de broche.

Il était joyeux, se frottait les mains et se léchait les lèvres en murmurant :

— Comme ils seront surpris à leur réveil ! Des pattes d’ours pour déjeuner ! C’est un mets royal, succulent et tendra. Dans le désert, ils mangeront avec plus de plaisir qu’à la table du meilleur hôtel de Bruxelles.

Sous la surveillance assidue de Pardoes, les pattes d’ours furent bientôt cuites, il les troussa sur un plat de fer-blanc, qu’il avait posé sur une pierre sous la broche, pour y faire dégoutter la graisse et le jus. Et il fit encore quelques galettes pour remplacer le pain au déjeuner.