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Californienne les avait attirés par l’appât d’une grande fortune. Cette fortune, le moyen de rendre heureuses des créatures chéries, était le seul but de leur voyage. Ils savaient déjà que, dans les placers ordinaires, on ne devient riche qu’après des années de travail et avec beaucoup de bonheur. L’endroit où Pardoes les conduisait pouvait réaliser leur espoir, et cette conviction leur donnait assez de confiance et de force pour lutter contre les difficultés de la route avec une sorte de courage fébrile. Ils étaient enchantés aussi de s’éloigner de cette foule de gens sauvages et grossiers dont le contact blessait leur âme simple et sensible et dans la compagnie desquels on n’entendait que malédictions, jurons et blasphèmes, presque toujours suivis de disputes sanglantes.

Depuis cinq jours, ils n’avaient vu d’autres personnes que leurs camarades ; ils étaient assurément dans un désert qui n’avait point encore été exploité par la foule des chercheurs d’or, car ils n’avaient remarqué aucune autre trace que celle d’animaux sauvages. Le seul bruit qui eût effrayé