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comble de disgrâce, toutes les chaînes de montagnes se dirigeaient vers la mer, et leurs cimes leur barraient le chemin. Le plus souvent, ils étaient obligés de perdre des heures entières à chercher un passage ; quelquefois il fallait décharger l’âne pour lui faire descendre une pente dangereuse ou gravir des rochers escarpés.

Par suite de ces obstacles de toute nature, ils avançaient très-lentement, et le septième jour de leur voyage, ils étaient convaincus qu’ils n’avaient pas fait quarante lieues depuis les stores du Yuba.

Le baron, qui était très-fatigué, commençait à murmurer et à accuser Pardoes de témérité ; mais le Bruxellois, se croyant sûr de son affaire, reçut ses observations avec ironie, et se flatta de l’amener à reconnaître qu’il avait eu toute raison d’entreprendre ce voyage.

Victor Roozeman et son ami Kwik montrait le plus de confiance et de courage. En effet, ils n’étaient pas venus en Californie pour y chercher plus ou moins d’or et le dissiper ensuite dans ces stores mêmes en des débauches effrénées. La Société la