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rivière, ils étaient convaincus que dans peu de temps il serait épuisé. Ce qui les consolait, c’était la certitude que, si le bonheur leur souriait, ils auraient bientôt réuni les ressources nécessaires pour entreprendre le voyage au placer inconnu.

Sous prétexte que leur mulet ne trouvait plus assez de fourrage dans la vallée, ils dressèrent leur tente sur la hauteur et hors de la vue des autres chercheurs d’or. Ils commencèrent à faire leurs provisions en cachette ; tous les jours, l’un d’eux allait aux stores par des vallées détournées et apportait une charge de farine, de viande salée ou de lard.

Ces précautions étaient nécessaires pour cacher leurs intentions à leurs compagnons de placer ; car, si l’on avait soupçonné qu’ils se préparassent à un long voyage dans l’intérieur du pays, beaucoup d’entre eux les eussent suivis. En effet, on savait que c’étaient eux qui avaient découvert les premiers le placer, ils devaient donc avoir une grande expérience pour reconnaître les endroits favorables, ou posséder des renseignements pour