Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fourmillait de chercheurs d’or, et on en voyait incessamment paraître de nouveaux sur les montagnes. Avant la tombée de la nuit, on fut obligé de faire respecter, le revolver à la main, les limites de son claim. La vallée n’était pas étendue, et une grande partie de sa surface était trop haute et trop pierreuse pour rendre possible l’extraction de l’or. Toute la terre d’alluvion avait donc été envahie en toute hâte par cette grande affluence de gens.

— On entendait s’élever çà et là des querelles, on voyait briller des pistolets et des couteaux, car les derniers venus, ne trouvant plus de place, voulaient pénétrer dans les claims déjà occupés, et ils furent naturellement repoussés par les propriétaires légitimes.

Le sang ne coula pas, cependant ; chacun chercha un espace libre, aussi longtemps qu’il y eut de la place ; et les autres gravirent de nouveau les rochers, mécontents et furieux de leur déception.

Les Flamands se virent donc étroitement serrés, et, comme ils avaient déjà éprouvé que leur claim n’était productif qu’à une certaine distance de la