Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impression favorable sur beaucoup d’assistants ; mais alors un homme à moitié ivre prit la parole, et fit entendre à la foule, avec un tas de plaisanteries qui soulevèrent le rire général, qu’il n’y avait rien à conclure des paroles du précédent orateur, sinon qu’on avait maintenant deux bandits à pendre au lieu d’un. La plupart des assistants l’applaudirent ; des cris de mauvais augure s’élevaient de toutes parts et on paraissait très-décidé à pendre Donat, ainsi que la moustache rousse.

Tout à coup, un homme, qu’à son costume on pouvait reconnaître pour un muletier, perça la foule et s’écria d’une voix qui dominait tout autre bruit :

— Gentlemen, écoutes le témoignage de la vérité. J’étais avec le pauvre William lorsque nous fûmes attaqués par les bandits. Celui qui frappa mon pauvre ami d’un coup de feu dans la poitrine n’était autre que l’homme aux longues moustaches et aux petits yeux. Je le reconnais bien, et je réponds sur ma vie de la vérité de mes paroles.

Une tempête de malédictions vengeresses s’éleva du sein de la foule.