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hommes d’honneur comme vous ne voudraient jamais commettre de propos délibéré. Vous jugerez ; nous nous soumettrons docilement à votre décision. Puis-je parler ?

Ses auditeurs furent touchés, moins encore de ce qu’il disait, que du ton expressif et attendrissant de sa voix.

— Parlez ! parlez ! criait-on de tous côtés.

Alors Roozeman se mit à raconter brièvement, avec une éloquence émouvante, comment ils avaient trouvé le mulet pendant leur voyage, ce qu’ils avaient fait pour sauver d’une mort certaine John Miller, et comment ils avaient vu en chemin, avec une bande de brigands, l’homme même qui était là sur le tonneau et qui voulait, par vengeance contre un innocent, remplir l’office de bourreau. Il raconta également comme quoi John Miller leur avait déclaré que celui qui avait percé son pied d’une balle était un homme avec de longues moustaches rousses et des yeux extrêmement petits.

Cette plaidoirie, quoiqu’elle ne démontrât pas directement l’innocence de l’accusé, avait fait une