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Et, pendant que Donat, qui ne comprenait rien à ces cris, la regardait d’un air étonné, elle cria et hurla si fort, qu’une foule d’hommes accoururent des autres stores.

La femme raconta, les larmes aux yeux, qu’il y avait une quinzaine de jours, son cousin était parti pour Sacramento avec d’autres muletiers, afin de chercher de la farine ; qu’ils avaient été attaqués en route par des brigands et qu’on avait traîtreusement assassiné son cousin William. Le mulet de William était devant la porte et l’assassin sans doute aussi.

Un homme sauta sur Donat, le prit par le collet et le secoua rudement, tandis qu’il disait en français à son oreille :

— Ah ! coquin, j’ai été pour toi dans la fosse aux lions sur le Jonas ; maintenant, ta dernière heure est venue !

Et aussitôt il se mit à crier en anglais :

— La Lynch law ! Lynch law ! Une corde, une corde ! À la potence, l’effronté meurtrier !