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Tous le suivirent du côté de la tente. Donat faisait des bonds extravagants et était à moitié fou de joie. Il n’y avait plus de doute pour lui qu’il ne recueillit en peu de temps de grands trésors, et qu’il ne pût bientôt quitter un pays où tout était mauvais et horrible, l’or seul excepté.

Lorsque le feu fût allumé et qu’on put voir, à la flamme du bois résineux, ce qu’il y avait dans le plat, Pardoes grommela avec déception :

— Il y a de l’or, vous le voyez briller ; mais la quantité est minime. Si nous ne trouvons pas de terre qui contienne de plus nombreuses et de plus grosses paillettes, nous ne gagnerons pas assez pour acheter notre nourriture quotidienne dans les stores. Ne vous découragez pas cependant après une tentative défavorable ; cette couche de sable peut être très-épaisse, et au fond elle deviendra probablement plus riche.

Les compagnons prirent tour à tour le plat et regardèrent avec étonnement les petites paillettes presque sans poids qui brillaient au fond, à la lueur des flammes.