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— Vite, donnez-moi une couple de pelletées de ce sable rougeâtre ; je verrai, en le lavant dans la rivière, ce que nous devons en attendre.

Tous sortirent du trou avec une curiosité fébrile et le cœur battant d’émotion. Pardoes trempa le plat de fer-blanc dans la rivière, le secoua et délaya la terre qui y était, de telle sorte qu’elle s’écoulait avec l’eau, tandis que l’or et les cailloux, qui étaient plus pesants, restaient au fond du plat. Alors il enleva, autant que possible, les pierres et continua à laver jusqu’à ce qu’il crût pouvoir juger de la quantité d’or. Ce travail dura assez longtemps et la nuit était déjà si avancée que Pardoes ne pouvait distinguer qu’avec peine ce qu’il y avait au fond du plat.

— Eh bien ! eh bien ! s’écria Donat frémissant d’impatience, l’avons-nous atteint ? Y a-t-il de l’or, beaucoup d’or ?

— Il y a de l’or, répondit le Bruxellois en leur montrant le plat. Voyez les paillettes dans le sable. Beaucoup ou peu, je ne puis en juger, faute de lumières. Allumons le feu, nous le saurons.