Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les esprits ; et, comme on s’était reposé, on reprit le travail avec une nouvelle ardeur.

Chaque demi-heure, Donat demandait au Bruxellois :

— N’y sommes-nous pas encore ?… Voilà une poignée de terre. Regarde bien s’il n’y brille pas d’or !

Les autres n’étaient pas moins impatients et examinaient de près les petits cailloux et l’argile que remuaient leurs pioches pour découvrir l’étincellement si désiré des paillettes d’or ; mais le Bruxellois leur dit que leurs peines étaient inutiles, et qu’ils ne trouveraient l’or qu’après avoir traversé une couche de sable gris ou rougeâtre.

La nuit allait tomber ; les travailleurs avaient déjà creusé si profondément, qu’ils ne voyaient plus que le ciel au-dessus de leurs têtes. Le découragement commençait déjà à refroidir leur enthousiasme et à leur faire sentir leur extrême fatigue, lorsque Pardoes s’écria avec joie :

— Nous y sommes ! Nous avons atteint l’or !

Dre cris frénétiques répondirent à cette nouvelle, et un triple hourra s’éleva du puits béant.