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chercheur d’or. Où il est resté depuis lors, je n’en sais rien. — Eh bien, Donat, que fais-tu donc, niais ? As-tu peur que le spectre du mort te poursuive ? Tu fais des signes de croix et tu cours avec les mains jointes. Je crois que tu trembles.

— Je pris pour l’âme du joueur assassiné et un peu pour la mienne, répondit Donat. Je tremble, en effet, à l’affreuse pensée que le pauvre Donat pourrait aussi mourir dans ce pays maudit. Être enterré dans un coin comme un chien, sans prêtre, sans prières ! Pas même une petite place de terre bénite pour attendre le jugement dernier !

Pardoes éclata de rire.

— Oui, oui, ris toujours, murmura Donat avec un gros soupir. Chacun ses idées. Je ne veux pas reposer ailleurs que dans le cimetière de Natten-Haesdonck, où reposent mes parents. Alors je serai au moins certain que Anneken fera mettre une croix de bois sur ma tombe et versera quelquefois une larme en mémoire de son malheureux Donat. Et ces tristes pensées l’attendrissaient si fort qu’il commença à se frotter les yeux avec la man-