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joueurs. Les Flamands, émus, poursuivirent leur chemin et gardèrent quelque temps le silence.

— Que vont-ils faire maintenant du cadavre du malheureux joueur ? demanda Roozeman.

— Ils vont creuser un trou au pied du rocher et le couvrir de terre et de pierres.

— Sans autres cérémonies ?

— Rien.

— N’y a-t-il pas de prêtre ici pour dire au moins une prière sur la tombe ? demanda Donat.

— Un prêtre ? répéta Pardoes. Un prêtre dans les placers ? Il est venu un prêtre lorsque j’y étais. L’homme avait de bonnes intentions ; il commença à sermonner et voulut rappeler aux chercheurs d’or qu’ils étaient chrétiens. Savez-vous ce qui est arrivé ? Le pauvre prêtre, pour ne pas mourir de faim a été obligé de chercher de l’or comme les autres. Personne ne le voulut pour compagnon, parce qu’il voulait entraver par ses exhortations la liberté sauvage qu’on regarde ici comme l’unique avantage véritable de la vie des placers. Il a été obligé de s’engager comme journalier au service d’un