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esclave ; nous serons heureux comme trois anges dans le ciel !

Il courut vers Anneken et la serra également dans ses bras ; mais le garde champêtre l’éloigna immédiatement et le blâma de ces manières inconvenantes. Kwik, pour donner carrière à sa joie, sauta en balançant les bras, dans la chambre ; dansa, chanta et renversa les chaises dans sa course insensée. Lorsqu’on tâcha de le calmer, il s’écria :

— Pardonnez-moi ; ce n’est pas ma faute, je suis, fou ; il faut que cela éclate ou j’étouffe. Suis-je éveillé ou est-ce que je rêve ? Non, non, c’est vrai ! Anneken, la bonne Anneken, ma femme ? Moi, le mari d’Anneken ? — Ah ! monsieur Victor, qui aurait espéré cela quand nous plongions dans cet abominable puits ?

Et il se jeta au cou de son ami en versant des larmes sur sa poitrine ; mais, un instant après, il s’élança vers la table, prit un verre, le leva et s’écria :

— Encore un toast joyeux ! Messieurs, mes-