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vivait dans son regard si pure et si aimante ! Cependant, un sentiment d’inquiétude s’éleva dans le cœur du jeune homme. Il était revenu sans fortune, sans or. Le capitaine maintiendrait sans doute ses premières exigences. Le pauvre Victor devait donc recommencer la longue épreuve, et le vœu le plus ardent de son cœur ne pourrait se réaliser que lorsqu’il aurait acquis une position indépendante dans le monde. Le serrement de main de sa chère mère, le regard affectueux de sa douce amie, lui donnèrent la force de chasser cette triste réflexion et il se livra tout entier au sentiment d’un bonheur infini.

Jean Creps répondit très-sérieusement à une remarque de son père :

— Écoutez, mon bon père, me voici revenu, plus pauvre que je ne suis parti. Ce voyage m’a appris cependant qu’on ne doit pas courir après la fortune dans les pays étrangers, et que notre belle patrie offre aussi bien du bien-être à celui qui essaye de l’obtenir par le travail et l’activité. L’étourderie de la première jeunesse est passée