Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

confusément qu’il ne méritait pas ces démonstrations d’amitié et que M. Victor les avait trompés dans sa lettre ; que c’était lui, au contraire, qui l’avait secouru et protégé pendant le voyage.

Leur mince bagage fut confié à un porteur, et la joyeuse compagnie quitta le bateau à vapeur pour se rendre à la maison. On échangea encore de tendres embrassements et de chaleureux serrements de main ; tous parlaient à la fois et se livraient à de si bruyants transports de joie, que tout le monde s’arrêtait pour les voir passer.

Lorsque Kwik vit que ses amis allaient prendre une rue latérale, il serra la main de Victor, et dit :

— Maintenant, monsieur Victor, adieu. Mon chemin est par la porte des Béguines. Dans deux ou trois jours, je viendrai vous dire si l’on m’a reçu là-bas à bras ouverts. Si je suis heureux, je viens avec Anneken. Il faut que vous la voyiez ; vous serez étonné : une jeune fille comme une rose !