comme un pauvre fou. Quelques-uns avaient compassion de lui, d’autres riaient de ses gestes étranges.
Sur ces entrefaites, l’arrière-garde de la troupe s’avançait peu à peu, et les muletiers se mirent en cercle autour de Donat, qui s’était levé et tâchait de leur faire comprendre par signes ce qu’il voulait dire.
Tout à coup un jeune homme qui boitait marcha vers lui, le regarda quelques instants, jeta un cri, sauta à son cou et le serra dans ses bras.
— Oh ! quel bonheur ! s’écria Donat, John Miller, l’Anglais. C’est Dieu lui-même qui vous envoie. Celui qui vous a un jour sauvé la vie, Victor Roozeman, est en train de mourir, derrière cette petite hauteur. Venez, venez, rendez-lui son bienfait. Peut-être pourrez-vous encore le sauver de la mort !
Mais, comme il voyait que l’Anglais ému le regardait en haussant les épaules, il dit :
— Là-bas, Victor Roozeman, sîck ; very sîck ; you come, tout de suite ; sinon, too late, too late.