Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trine du pauvre garçon, lorsqu’il vit que Roozeman ouvrait enfin les yeux. Il leva tes bras et s’écria, en bénissant le ciel :

— Ô merci ! merci ! Dieu miséricordieux. Faites de moi ce que vous voulez, accablez-moi de souffrances ; mais il a une mère, ah ! laissez-le vivre.

Après avoir regardé pendant quelques instants ses camarades comme un homme qui s’éveille d’un profond sommeil, Victor tenta de les tranquilliser et de les rassurer. Il leur dit qu’il avait eu un évanouissement ordinaire. Il était extrêmement fatigué et à bout de forces ; mais il ne se sentait pas d’autre maladie. Creps et Donat ne le crurent pas d’abord ; cependant, comme ils le voyaient sourire, leur crainte diminua. D’ailleurs, ils étaient impuissants contre le sort et devaient se soumettre à la cruelle nécessité.

Aussitôt que la tente fut dressée, Kwik annonça qu’il allait dans le bois employer le reste de la journée à la chasse, il recommanda Victor aux bons soins de Jean Creps et disparut entre les arbres.