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Le soleil brûlait doublement sur ce sol uni ; l’air était étouffant ; la sueur coulait sur le corps des chercheurs d’or. Ils s’arrêtaient tous les quarts d’heure pour laisser respirer un peu Victor. Ils voyaient bien que leur camarade menaçait à tout moment de succomber et que ses jambes avaient à peine la force de le porter. Il ne se plaignait pas, mais il était évident qu’il luttait avec des efforts surhumains contre un épuisement absolu.

Ils ne pouvaient rester où ils se trouvaient alors : il n’y avait ni bois ni eau, et par conséquent aucun espoir de trouver quelque chose à manger. À une demi-lieue de distance, devant eux, ils voyaient le plateau couvert d’un bois épais. S’ils pouvaient arriver jusque-là, ils y dresseraient la tente et s’y reposeraient jusqu’au lendemain. Ils encouragèrent de nouveau leur ami, le soutinrent des deux côtés et se traînèrent lentement et en s’affaissant presque eux-mêmes de lassitude, jusqu’à trois ou quatre portées de flèche du bois.

Là, ils sentirent tout à coup que leur ami Victor commençait à peser lourdement sur leurs bras. Ils