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terre. Jean Creps remarquait bien jusqu’à quel point son malheureux camarade était affaibli ; mais, convaincu que leur salut pouvait dépendre de la rapidité de leur marche, il cachait son inquiétude et sa pitié, et tâchait de lui inspirer du courage.

Leur joie fut encore plus grande lorsqu’ils remarquèrent sur le gazon des traces de pieds d’hommes. Ils ne pouvaient distinguer la forme de ces empreintes ; mais l’avoine sauvage piétinée en cet endroit indiquait que toute une troupe de voyageurs y avait passé depuis peu.

Cette vue redoubla leurs forces. Ils prièrent Victor à mains jointes de rassembler tout son courage. Ils suivraient aussi vite que possible les traces des pas et rejoindraient peut-être avant la fin du jour les voyageurs qui les précédaient. Ils marchèrent encore pendant une couple d’heures, se reposant un peu de temps en temps pour permettre à Roozeman de reprendre haleine.

Comme ils allaient déboucher dans un petit vallon boisé, Donat, qui marchait le pre-