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pas effrayer inutilement Jean Creps et espéraient d’ailleurs que cet accès avait été passager et ne reviendrait plus.

Ils plièrent la toile de leur tente, prirent leurs sacs et partirent.

Après une heure de marche par monts et par vaux, ils arrivèrent à une grande vallée couverte de bouquets d’arbres épars, de petits bois et de hautes herbes. L’aspect des végétaux commençait à changer visiblement ; seulement, au sommet des collines se montraient encore des cèdres et des cyprès ; dans le vallon les arbres ressemblaient plutôt à ceux que les chercheurs d’or avaient vus dans la vallée de Sacramento. Cela les réjouit, en leur donnant la conviction qu’ils avaient suivi la bonne route et qu’ils avaient descendu la sierra Nevada toujours du côté de la mer.

Victor ne parlait plus, il était excessivement fatigué et acceptait sans résistance l’aide de Donat, qui le tenait par le bras et le soutenait, en marchant, avec tant de force, qu’il le levait presque de