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pensant que je pourrais peut-être tuer ou prendre le père ou la mère, ou tous les deux, mais je ne les ai plus revus.

Ils étaient revenus à la tente. On fit du feu et Donat mit les œufs avec un peu d’eau dans la marmite. En un instant, ils furent cuits. Comme ils allaient manger, Donat prit la marmite et dit :

— Les œufs m’appartiennent ; j’en suis le maître, et je réclame le droit de les partager comme bon me semble. Si quelqu’un ose me faire une observation, je serai triste et mécontent.

— Fais à ta guise, Donat, répondirent ses amis.

Il partagea les œufs en trois parte inégales et dit :

— Voici trois œufs pour M. Victor et deux pour M. Creps. L’autre, je le garde pour moi, afin d’en connaître le goût.

Malgré leur promesse, ses amis refusèrent ce sacrifice ; mais quoi qu’ils fissent, il resta inexorable.

— Bien ! bien ! s’écria-t-il, ne perdons pas de