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marchèrent cependant vers le bord de la vallée, où la croupe des montagnes était couronnée de gros sapins et de cyprès.

Un nouveau cri leur fit lever la tête. Ils virent de loin leur ami Donat au sommet d’un des plus hauts sapins. Ils ne l’eussent pas reconnu d’abord, parce que, à trois cents pieds au-dessus du sol de la vallée, il ne paraissait pas plus grand qu’un lapin, mais il agitait son chapeau et criait sans cesse pour les saluer.

Avant qu’ils eussent atteint le pied de la montagne, Donat accourut à eux. Il riait, sautait et gambadait en entourant de ses deux mains une chose dont la possession semblait le transporter d’une joie extrême.

— Ah ! ah ! un déjeuner, un succulent déjeuner, s’écria-t-il. J’en ai rêvé cette nuit. Nous allons faire bombance. Ce sera une fête ! Et il ouvrit sous leurs yeux un nid d’oiseau, dans lequel se trouvait six œufs, un peu plus gros que des œufs de pigeon.

— Venez, dit-il, venez près du feu ! Cela vous