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Malgré leur grande faim, ils n’en mangeaient que du bout des dents, et Kwik murmurait tout bas :

— Maudit pays, tout y est mauvais ! Des hommes sauvages et des animaux puants. Aie ! aïe ! en ce moment, je donnerais bien une année de ma vie pour une écuelle de soupe au lait battu, épaisse et friande, comme feue ma mère savait en faire !

Roozeman montrait peu d’appétit ; ses amis furent obligés de lui répéter à plusieurs reprises, qu’on ne pouvait conserver ses forces sans nourriture. Sur leurs instances, il mangea presque un tiers de l’animal. Il était morne et silencieux ; cependant, il ne se plaignait pas et souriait même eux efforts de Kwik pour l’égayer un peu.

Ils reprirent leurs sacs et continuèrent leur route. La contrée où ils se trouvaient était très-montagneuse, ce qui les forçait souvent à gravir des hauteurs considérables, pour ne pas se détourner de leur direction. Chaque fois qu’ils arrivaient ainsi au sommet d’une montagne, ils jetaient les yeux de tous côtés, dans l’espoir de découvrir une chose consolante ou encourageante ; mais tout