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dernier avait plus de courage que de forces ; car, quoiqu’il luttât contre les difficultés de la route, il s’arrêtait souvent haletant et retombait épuisé sur la montagne qu’il essayait de gravir. Donat se tenait à côté de lui, le soutenait ou le tirait, et l’aida ainsi jusqu’à ce qu’ils eussent atteint enfin le bord supérieur de la vallée, où ils s’arrêtèrent pour reprendre haleine.

Après avoir promené un instant ses yeux sur les montagnes, Jean Creps dit :

— Mes amis, avant de nous mettre en route, nous devons nous choisir une direction. Retourner aux placers du Yuba par le désert aride ne me semble pas raisonnable, en supposant que cela soit possible. Je crois que nous ferions mieux de descendre vers la vallée et de nous éloigner de la sierra Nevada. Peut-être gagnerons-nous en quatre ou cinq jours la vallée de Sacramento et rencontrerons-nous du monde. Notre sort est effroyable ; mais conservons le courage et l’espoir jusqu’à la fin. Tâchons de tuer en chemin quelque gibier. Si nous n’y réussissons pas, nous mangerons des plantes ;