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d’une montagne escarpée. Là, il recula tout à coup avec un cri d’horreur, tint un moment son regard frémissant fixé sur deux cadavres, et tomba évanoui sur le sol.

Quelques moments après, il revint à lui, se frotta les yeux, poussa un nouveau cri, se leva et courut dans une direction opposée, jusqu’au delà de la tente, où il rencontra Creps et Donat qui revenaient de la chasse sans aucun gibier.

— Venez ! venez ! répondit-il. C’est horrible ! incompréhensible ! Le baron et Pardoes avaient disparu de la tente. Ils sont étendus sur le dos, mutilés, sanglants, brisés.

Arrivés au pied de la roche désignée, ils levèrent les bras au ciel et contemplèrent l’horrible spectacle, les cheveux hérissés sur la tête.

— Ô ciel ! que peut il être arrivé ? Voyez, voyez du sang aux pointes du rocher ; ils sont tombés d’en haut ! Ô malheureux ! tous leurs membres sont brisés…

— La malédiction de Dieu pèse sur ce lieu, s’écria Jean Creps avec colère. Fuyons, l’or nous