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— Tiens, Victor, va directement à la tente et fais cuire le gibier. Nous te suivrons par les bois pour voir si la chasse ne nous sourirait pas une seconde fois. Dépêche-toi, nous mourons de faim.

Lorsque Victor descendit du rocher, il vit flamber le feu. Cette vue le réjouit, car elle lui fit supposer que le baron avait rempli soigneusement ses fonctions. Il s’approcha à pas pressés de la tente pour reconnaître l’état du pauvre Pardoes ; mais un cri d’angoisse lui échappa : la tente était vide, le blessé même avait disparu !

Roozeman resta un moment immobile et muet, se demandant le mot de cette disparition. Il songea un instant aux animaux féroces et aux sauvages californiens ; mais ce ne fut qu’un éclair : rien n’était changé dans la tente et tous les objets étaient à leur place.

Il sortit et appela le baron de toutes ses forces ; mais rien ne lui répondit, sinon l’écho de sa propre voix. Il crut voir alors sur l’herbe des traces semblables à celles d’un corps lourd qu’on avait traîné par terre. Ces traces conduisaient au pied