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tacle. Ils recommandèrent encore une fois au baron de faire bien attention aux moindres mouvements du blessé, et gravirent tous les trois les rochers pour aller à la chasse.

Ils ne rencontrèrent d’autre gibier que quelques oiseaux, et découvrirent en outre, avec terreur, que, même de près, on ne pouvait pas bien ajuster avec un revolver. Ils avaient déjà erré pendant une heure ou deux, déchargé une vingtaine de fois leurs revolvers, et ils n’avaient pas encore réussi à toucher une seule pièce. Sombres et désespérés, ils se trouvaient sur la lisière des bois. Roozeman surtout était taciturne ; à peine répondait-il brièvement et tristement aux encouragements de ses amis. La disposition fâcheuse de Victor affligea profondément Creps ; cependant, dominé par la nécessité, il dissimula son anxiété.

Enfin Donat toucha un pigeon sauvage. Salué par les bruyants cris de triomphe, l’animal roula aux pieds des chasseurs agités.

Jean Creps donna l’oiseau à Roozeman et lui dit :