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sédaient à eux trois que quinze dollars, lis durent naturellement refuser cette offre, quelque avantageuse qu’elle semblât.

Ils arrivèrent aux stores et regardèrent pendant un instant, loin de la cohue, la population bizarre qui s’agitait dans tous les sens. Tous étaient très-sales ; leurs barbes qu’ils ne rasaient ni ne peignaient jamais, cachaient presque entièrement leurs figures, et leurs longs cheveux tombaient sur leurs épaules en boucles épaisses et pleines de terre. La plupart portaient pour tout vêtement une chemise de flanelle rouge ou bleue et un pantalon bouclé sur les reins par une courroie. Quelques-uns avaient de grandes bottes, d’autres de grands souliers, beaucoup couraient nu-pieds. Mais ce qui ne manquait à personne, c’était la ceinture avec un ou deux revolvers ou, du moins, avec un grand couteau.

Si l’extérieur de ces hommes était peu séduisant, leurs manières et leurs paroles étaient encore plus repoussantes : ils juraient horriblement et échangeaient des plaisanteries grossières et des mots