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Après avoir vainement tenté de détourner son esprit de ces illusions, ses camarades reconnurent que tout serait inutile en ce moment, et ils écoutèrent tristement et le cœur oppressé ses étranges paroles.

Lorsque Pardoes et le matelot revinrent à la tente, une heure avant la tombée de la nuit, ils montrèrent à leurs camarades deux oiseaux aquatiques qu’ils avaient tués et qui ressemblaient à des bécasses. Il ne leur eût pas été difficile d’en rapporter une dizaine ; mais ils avaient employé leur temps à explorer la rivière pour voir si elle contenait aussi de l’or. Cet examen était resté sans résultat favorable ; excepté quelques paillettes sans valeur, ils n’avaient pas trouvé d’or. Il fallait donc limiter le travail au vallon où se dressait leur tente. Pardoes avait formé en route un projet qui leur permettrait d’amasser une grande quantité d’or. Ils endigueraient le lit de la rivière à l’endroit favorable, videraient quelques-uns des trous les moins profonds, et deviendraient ainsi maître des pépites, sans être obligés de se plonger dans