Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les autres se levèrent précipitamment lorsqu’ils virent que leurs amis apportaient un cadavre ; Donat se mit à pleurer et à plaindre lamentablement le sort du malheureux gentilhomme. Jean Creps alla prendre les couvertures dans la tente et y plaça le noyé. Lui et ses amis firent tous leurs efforts pour rappeler la chaleur et le sentiment dans le corps inanimé. Pardoes et le matelot restèrent près du feu, sans prendre part à ces soins, qu’ils jugeaient inutiles. Le dernier parlait même d’enterrer tout de suite le cadavre au pied d’un rocher, pour ne pas avoir à s’en charger plus longtemps.

— Il vit ! Dieu merci, il vit ! s’écria Donat. J’ai senti une contraction de sa main.

— Oui, oui, il vit encore ! affirma Victor. Voyez, il respire.

— Tant pis pour lui et pour nous ! grommela le Matelot, que cette nouvelle ne semblait pas réjouir beaucoup.

Le mouvement revint réellement dans le corps raidi du baron. Enfin il ouvrit les yeux et se frotta